Les militants de l’Internet Libre présents au sommet de Sao Paulo, au Brésil, sur la gouvernance de l’Internet, regroupés dans le collectif « Our NETmundial », repartent déçus. Jérémie Zimmermann, porte-parole de l’association française La Quadrature du Net, est franchement amer : « Sous la pression des entreprises et des gouvernements, le texte [initial] a été massacré, la société civile balayée (…) Le texte final est un compromis mou et inutile, qui ne propose aucune mesure concrète. »
Il regrette notamment que la neutralité du Net ait été « rayée de la carte», que le texte final consacré à la surveillance de masse se contente d’appeler à «plus de dialogue », et que la protection du « droit d’auteur » soit à nouveau mentionnée.
« S’INSPIRER D’UNE LONGUE TRADITION DE CONQUÊTE DES DROITS ET DES LIBERTÉS »
Plus généralement, la Quadrature du Net rejette le concept de gouvernance « multi-parties prenantes », qui supposerait l’émergence d’un impossible consensus entre tous les acteurs de l’Internet, publics, privés et associatifs, à l’échelle mondiale : « Internet nous appartient, à nous, citoyens, et c’est ce que nous devons imposer aux gouvernements et aux entreprises. Pour cela, nous n’avons pas besoin d’une ’’gouvernance globale multiacteurs’’. Nous devons plutôt nous inspirer d’une longue tradition de conquête des droits et des libertés. »
En revanche, l’AFNIC (association française pour le nommage Internet en coopération, qui gère les noms de domaine en « .fr »), salue « le succès du NETmundial. La transparence des travaux et l’implication constructive de l’ensemble des parties prenantes impliquées ».
Selon son directeur général, Mathieu Weill, invité à Sao Paulo en tant qu’expert,« le NETmundial a permis de faire reconnaître (…) l’importance de sujets tels que la surveillance de masse des communications, la neutralité du Net et le respect des droits de l’homme. Ces sujets sont déterminants pour l’avenir de l’Internet, tant du point de vue économique que citoyen ».
De son côté, David Martinon, représentant spécial de la France pour les négociations sur la société de l’information et l’économie numérique, a affirmé à l’AFP que la déclaration finale est «un très bon texte, extrêmement prometteur ». Le débat franco-français sur le sujet devrait donc rester vif.
Source : le monde
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