Si naguère François Fillon, Jean-François Copé ou Nathalie Kosciusko-Morizet se réclamaient de la « Droite républicaine », désormais seul Guillaume Peltier en a le droit. Le site rue 89 nous révèle que ce dernier est, depuis fin juillet, le propriétaire de la marque « La Droite républicaine », déposée auprès de l’Inpi (Institut national de la propriété industrielle). Autrement dit, seul Guillaume Peltier a le droit d’utiliser ce label sur des affiches, des tracts et même sur Internet puisque le nom de domaine, ladroiterepublicaine.fr, est aussi acheté.

 Clairement homme de son temps, Guillaume Peltier a devancé ses camarades de l’UMP en leur chipant leur expression favorite. Même s’il en a le monopole, ce dernier est partageur : « J’ai choisi de déposer aussi la marque “Droite républicaine” parce que je considère que la Droite et la République sont deux valeurs essentielles, et évidemment je le fais au nom de l’UMP, donc François Fillon, Jean-François Copé, Nathalie Kosciusko-Morizet et les autres pourront l’utiliser [...]. »

Bien plus que des mots jetés à la volée, en politique les étiquettes sont monnaie courante surtout lorsque l’on souhaite se démarquer des autres ; et ce même au sein de son propre camp : à l’UMP on peut entendre « France forte », « Droite forte », « Droite populaire » et « Droite sociale » entre autres. L’expression « Droite républicaine » fut usitée après l’élection présidentielle par ceux qui souhaitaient se démarquer de l’ancien président de la République porté responsable de la « droitisation » du parti.

Si historiquement le terme « Droite républicaine » est hérité de l’époque où la Droite était principalement monarchiste, aujourd’hui se revendiquer de la « Droite républicaine » c’est clairement chercher à se différencier de l’extrême Droite.

La démarche est d’autant plus cocasse (ironique ?) quand on regarde le parcours politique de M. Peltier : ancien du FN, il a soutenu ensuite Philippe de Villiers le fondateur du MPF (un parti politique d’inspiration souverainiste) pour rejoindre ensuite l’UMP. Engagé pendant la campagne présidentielle de 2012, il assurait avec Patrick Buisson le rôle de conseiller du candidat Sarkozy.

Si le langage politique est une science interdisciplinaire où les sciences du langage et les sciences politiques côtoient également les sciences de l’information et de la communication, on peut désormais y ajouter, sans peur de paraître cynique, la publicité et le marketing.