Depuis vendredi, vers 13 heures environ, les mails des employés de la partie française de GAME n’étaient plus valides. Rappelons que l’enseigne est en redressement judiciaire et que de nombreuses boutiques françaises sont en attente de rachat. Pspgen.com, le site spécialisé dans les jeux vidéo, bien connu des « gamers » a enquêté et nous livre tous les détails de cette affaire :

« C’est en essayant de joindre notre contact interne, pour en savoir plus sur ce qui allait arriver à l’enseigne, que nous avons remarqué cela et, très naïvement, nous avions alors pensé que la société avait finalement fermé les vannes internet.

Que Nenni. Un peu plus tard, le site de GAME.FR a changé de look et c’est un formulaire de contact pour une newsletter qui s’est mis en place. Le logo officiel de la société était présent (remplacé depuis par un autre très ressemblant) et l’accroche pour motiver l’inscription à cette newsletter est motivante, car elle annonce un retour imminent du site de vente en ligne.

Mais alors, l’enseigne GAME n’est-elle pas totalement morte finalement ? La partie vente en ligne continuerait-elle d’exister ? Le suspense n’a malheureusement pas duré longtemps et une simple analyse du code source du formulaire de contact nous révèle que celui qui a fait cette page n’est pas un membre de la société de jeu, mais un infographiste répondant au nom de R. Tournier. Y’aurait-il eu une vente ou un cybersquattage de nom de domaine ?

Il s’agit d’une feinte assez simple, mais culottée : récupérer le nom de domaine GAME.FR en faisant simplement une demande auprès de son hébergeur via la procédure habituelle. Pour simplifier, lors d’une procédure de changement de propriétaire, le nouveau fait une demande et l’actuel la reçoit par courriel. Il suffit de la valider pour que le changement de possesseur soit activé. Sur ce coup, ce sont les avocats anglais, en charge de la société, qui semblent avoir fait la bourde en ayant validé la récupération par un étranger de la propriété du nom de domaine. Ne lisant pas bien le français, ou peut être ayant utilisé un traducteur en ligne, ils ont mal saisi le sens du courriel et ont validé en y répondant. Du coup, dès vendredi, le jeune homme s’est donc retrouvé en possession du nom de domaine GAME.FR et a fermé le site, dans un premier temps, puis remplacé la page d’accueil par celle en ligne actuellement.

Cette action osée risque de lui coûter cher si les avocats anglais décident de réagir, car même s’ils ont accepté le transfert, il y aura sans doute des recours légaux sachant que c’est une marque déposée. Au-delà même de la possession, il y a aussi l’utilisation du logo (et maintenant d’un autre lui ressemblant) de la société GAME.FR afin de tromper les visiteurs en les incitant à donner leurs coordonnées, alors qu’elles seront utilisées par une autre société. Là aussi, il y a de quoi rendre la vie du nouveau propriétaire du nom de domaine bien noire et torturée si des poursuites sont entamées.

Nous avons essayé de prendre contact avec le nouveau propriétaire du nom de domaine pour avoir sa version et en connaître plus, mais nous n’avons pas obtenu de réponse à notre courriel pour le moment. Nous vous tiendrons au courant sur ce point dès que nous en aurons l’occasion.

En attendant, GAME n’a plus de site internet, et les emails société ne fonctionnent plus. Alors que GAME France fermera ses portes définitivement fin février, la société n’avait pas besoin d’une "usurpation d’identité" pour venir polluer les dernières semaines qu’il lui restait. »