.bio, .ski, .design, .art, .banque, .archi, .marketing, .vin, .paris, .alsace ou encore .aquitaine : annoncées comme un cadeau de Noël aux utilisateurs d’Internet, les nouvelles extensions viennent compléter ou concurrencer les classiques .fr et .com.
En 2012, l’ICANN, l’autorité suprême de régulation des noms de domaine, a en effet délivré le droit de création de près de 2000 nouvelles extensions sur les années 2013 et 2014. Ces extensions approuvées sont déposées pour représenter des zones géographiques, des langues, des communautés ou encore des marques.
Les nouvelles extensions seront ensuite mises à la disposition des particuliers et des entreprises de manière progressive jusqu’en 2016 : une libération qui donne l’occasion aux utilisateurs de prendre les devants et d’anticiper les ouvertures décalées (qui deviendront alors très vite difficiles à gérer dans le cadre de réservations multiples). En pré-réservant dès aujourd’hui leurs noms de domaine, ils seront tenus au courant de leur disponibilité pour transformer, le moment venu, ces réservations en commandes.
Les nouvelles extensions, une aubaine pour les entreprises…
Quel intérêt pour les entreprises ? Cette ouverture a d’abord pour objectif de leur permettre d’assurer un meilleur positionnement de leur activité sur les moteurs de recherche grâce à des extensions davantage descriptives du contenu du site visité. D’où l’importance de pré-réserver son nom de domaine, sur une catégorie socio-professionnelle particulière comme .assurance, .business, .avocat.
Mais surtout, les entreprises bénéficient d’un intérêt stratégique et marketing en améliorant l’expérience utilisateur, permettant à leur audience et à leurs clients de retrouver facilement et rapidement leurs services et leurs produits.
Même si l’ICANN marque clairement son intention de transformer l’internet actuel en un espace plus sûr, plus efficace, et plus balisé, les entreprises devront cependant, pour assurer leur sécurité et contrer les cyberpirates, veiller à prendre quelques précautions. Le but : contrecarrer les dérives, et protéger leur patrimoine et leur réputation de pratiques délictuelles et d’arnaques comme le phishing ou le cybersquatting.
… mais des précautions à prendre en matière de protection de votre marque
Face aux critiques des entreprises, inquiètes de devoir enregistrer de manière défensive l’ensemble de leurs marques pour lutter contre le cybersquatting, l’ICANN a certes mis en œuvre quatre procédures d’opposition autonomes et distinctes, pour permettre aux tiers de contester les demandes de nouvelles extensions préalablement à leur attribution : opposition pour similitude propice à confusion, opposition pour violation des droits d’autrui, opposition relevant de l’intérêt public ou encore opposition de la communauté.
Mais les entreprises ne doivent pas attendre de devoir réparer les dégâts : une approche offensive leur permettra d’éviter de voir leur trafic détourné vers d’autres sites. À cet égard, alors que l’échéance fatidique approche, leur comportement s’avère contradictoire : certaines se contentent de réserver un ou deux domaines relatifs à leur marque ou à leur activité, quand d’autres réservent pour protéger leur marque en mode défensif, sans véritable stratégie de protection de leur patrimoine intellectuel.
La bonne attitude est plus nuancée. Les entreprises doivent concentrer leur attention sur une correspondance parfaite entre leur nom de marque, leur activité et leurs noms de domaine. Par exemple, les banques commenceront par se limiter aux extensions de type .banque, .pret ou encore .credit. Une identification facile, puisque le nombre d’extensions ouvertes avoisine finalement le chiffre d’environ un millier de validations.
Concernant les extensions géographiques et régionales, les marques doivent se poser la question de leur réelle pertinence pour leur activité. La possibilité de localiser des entreprises régionales, avec des extensions du type nomdelamarque.paris, n’a d’intérêt que pour assurer une meilleure visibilité géographique et une proximité renforcée avec leurs cibles aux enseignes présentes sur le territoire dont il est question.
Les extensions très génériques (.web, .blog, .news) devront faire l’objet d’une attention toute particulière : les entreprises devront déterminer précisément leur niveau de tolérance en matière de risques et planifier leurs réservations et leurs stratégies de blocage en cohérence avec leurs objectifs. Une grande vigilance devra également être portée aux catégories aux risques diffamatoires ou de nature à porter atteinte à leur image et à leur réputation (.sex, .poker).
De manière générale, les entreprises devront donc prendre le temps de comprendre leur nouvel environnement et de développer une stratégie adaptée, sur la base de directives claires et en anticipant certains facteurs encore plus ou moins flous (prix, critères d’éligibilité, réseaux de distribution, support marketing), en cohérence avec leur stratégie globale.
Source : Stéphane Berlot pour lesechos.fr
Moyens techniques :
Domaine.info