Domainapalooza est le programme mis en place par le groupe américain pour la revente d’une centaine de noms de domaine premium que la société avait acquis au fil des années. Autrement dit, Yahoo ! se débarrasse de noms de domaines qui ne lui sont plus utiles. Des adresses en ".com" inutilisées mais qui valent encore de l’or. En effet, "sandwich.com“, “crackers.com“ ou “ cyberjokes.com“ sont mis en vente avec des prix de départ allant de 1.000 à 1 million de dollars. "religious.net" démarre à un prix un peu plus bas,10.000 à 24.999 dollars, tandis que pour "av.com", le prix de réserve est fixé entre 1 et 1,5 million de dollars. Les ventes ont été lancées le 14 novembre pour se poursuivre jusqu’au 21 novembre.
Dans un post de blog, la direction justifie ainsi cette initiative :
"Quand vous êtes une entreprise qui existe depuis aussi longtemps que Yahoo ! [bientôt 20 ans ndlr], il y a des tas de choses sur lesquelles vous pouvez tomber par hasard. Cette année, nous avons trouvé une énorme liste de noms de domaines que la compagnie détient depuis pas mal de temps. Nous en avons discuté entre nous et il est apparu évident qu’il était temps de leur rendre leur liberté… dans le monde sauvage d’internet."
Outre, l’émotion que peux susciter un tel événement on est en droit de se poser quelques questions.
Le .com est-il has been ? Est-il si judicieux d’acheter maintenant un banal "sandwich.com" alors que dans quelques temps, on pourra s’offrir un "sandwich.club" voire un "sandwich.diet" et pourquoi pas un "jambonbeurre.paris" ? Une telle vision "anticipe peut-être un peu trop vite l’évolution" du marché, répond Loïc Damilaville, directeur général de l’Afnic en charge de la stratégie. En effet, les utilisateurs se sont "appropriés des noms de domaines et leurs extensions". Les noms en ".com" étant tout simplement plus connus que les autres, ils ont encore une "valeur intrinsèque" relativement plus élevée.
Cependant, des centaines de millions de noms de domaine contiennent la même extension en ".com". A peu près tous les champs sont couverts
Aussi l’ouverture à une gamme de mots plus large a-t-elle déjà des adeptes. Une nouvelle donne déjà intégrée par certains acteurs du marché :
"Certaines personnes se disent que l’intérêt des nouvelles extensions réside dans le fait que l’on pourra s’offrir des mots-clés ou expression jusqu’ici inaccessibles avec à la clé une dilution de leur valeur", signale Loïc Damilaville.
Autrement dit, sur ce second marché, les prix pourraient s’effondrer avec l’arrivée des nouvelles extensions comme ".book" etc. ; ce serait donc le moment où jamais de se débarrasser de son portefeuille comme l’on fait "de grands acteurs sur le marché du domaining ".
D’autant plus qu’une bonne partie des noms déjà existants renvoient vers des "sites parkings", des pages permettant de valoriser des noms de domaines qui affichent simplement des liens commerciaux. Lorsque l’internaute clique sur ces liens, le propriétaire du nom de domaine perçoit une rémunération. Or, celle-ci est en chute libre sous l’effet d’une baisse du taux de clics et d’un rééquilibrage des tarifs au profit des hébergeurs. Il coûte donc parfois plus cher de conserver un portefeuille de noms de domaines "inactifs " sur des sites parkings que de les revendre.
Acheter un nom pour une poignée de dollars, le revendre des millions sans même avoir pris la peine de développer un site web, cela pourrait-il de nouveau se produire ?
En matière de transactions de gré à gré, si les prix moyens ont relativement peu varié depuis le pic des années 2007-2010, le temps des "ventes spectaculaires qui font rêver" est fini, note Loïc Damilaville. Certaines transactions avaient atteint des sommets comme par exemple la vente de "sex.com" qui s’était conclue en 2010 pour un montant de 13 millions de dollars.
"Il est pratiquement certain qu’il y aura une ruée" sur les nouveaux noms prédit le directeur général de l’Afnic chargé de la stratégie. Après la phase dite " sunrise " qui donne une longueur d’avance aux entreprises pour leur permettre de préempter des noms de marques déposées, certains termes génériques pourront aussi faire l’objet de spéculations de la part du grand public. Mais rien n’assure que tous auront le même succès.
Source : Marina Torre pour latribune.fr
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Anita