Dans la rue, si on vous parle de JMA ou de Ayrault, vous penserez tout de suite à l’ancien maire de Nantes devenu Premier ministre. Sur internet, ce n’est pas aussi simple.

Ayrault.fr ou JMA.fr ?

L’adresse jma.fr ? Elle renvoie depuis 1999 vers le site d’une société spécialisée dans la fabrication et commercialisation de canules jetables pour des seringues utilisées en cabinet dentaire.

Ayrault.fr ? « Nos dirigeants sont deux frères qui s’appellent Ayrault, explique le responsable informatique de l’imprimerie Advence, à Paris. Ils ont créé ce site en 2004, qui a été fermé depuis. Il avait été ouvert pour faire de la vente de tableaux-photos, car c’est la passion d’un de nos dirigeants. Quand il a fini son opération de vente, le site a été fermé. Il n’y a pas que notre nouveau Premier ministre qui porte ce nom ! On doit payer tous les ans pour ce nom de domaine. Ça nous coûte environ 100 euros par an. Mais nos dirigeants en sont propriétaires. S’ils veulent relancer un site avec cette adresse, ils peuvent le faire ».

Depuis quelque temps, les hommes et femmes de pouvoir s’intéressent de plus en plus à leur réputation sur la Toile. « On voit se mettre en place des stratégies d’acquisition de noms sur internet », confirme Julien Naillet, responsable communication à l’Afnic, association qui gère le registre des noms de domaine en ".fr".

Quid des présidents de la République ?

Quand www.hollande.fr renvoie sur une étrange page mêlant guide touristique des Pays-Bas et ode au candidat PS victorieux François Hollande, www.sarkozy.fr est un lien direct vers... la page Facebook de la dernière campagne présidentielle de l’ex-chef de l’Etat.

Les accents autorisés : l’exemple Materiel.net

Jean-Philippe Fleury est le créateur de Materiel.net. Son entreprise, implantée à Grandchamp-des-Fontaines et spécialisée dans l’achat-vente de matériel high-tech sur internet, compte environ 200 collaborateurs. Il réagit à la nouvelle règle autorisant les accents sur les noms de domaine :

"Nous avons fait une demande sur le nom de domaine matériel.fr, avec un accent, raconte Jean-Phlippe Fleury. Mais c’est le premier arrivé qui est le premier servi. Or, il y a des dizaines de prestataires équipés d’ordinateurs et de robots spécialement programmés pour déposer des noms de domaine et les revendre ensuite. La probabilité de l’avoir pour nous était proche de zéro. D’ailleurs, nous ne l’avons pas eu."

Le patron craint surtout l’utilisation ultérieure qui sera faite de cette adresse avec accent. "Le gros problème, c’est le risque de confusion si le propriétaire du nom de domaine se lance dans la même activité que nous, déplore-t-il. C’est clairement du parasitisme."

 

Source : presseocean.fr