Devrait-on permettre à une entreprise de détenir un nom générique tel que pneu, livre, assurance ? Ce qui aurait pour conséquence d’interdire l’utilisation d’un mot aussi courant par le concurrent de la dite entreprise.

Alors que l’Icann (the Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) se prépare à lancer les nouvelles générations d’extension, cette question est au cœur de ses préoccupations puisque ce sont tout de même 1900 nouveaux domaines qui sont actuellement réclamés .

Il semble évidemment qu’une telle possibilité avantagerait certaines entreprises au détriment d’autres. Que penser d’ Apple s’appropriant le mot « pomme » ou Goodyear le mot « pneu » et pourquoi pas Amazone le mot « livre » ? A savoir que ces sociétés ont en effet fait part de leur motivation pour un tel projet. Autant dire que jouir exclusivement d’un nom de domaine générique serait un atout majeur face à leur concurrent.

Dans une lettre adressée à la direction del ’Icann, Russell Pangborn, l’avocat général adjoint du commerce des marques chez Microsoft, a dénoncé cette situation puisqu’elle « menace l’ouverture et la liberté de l’Internet et pourrait avoir des conséquences nuisibles pour les utilisateurs du monde entier ».

L’idée que des mots génériques puissent appartenir exclusivement à une société représente un danger évident pour les concurrents d’un même secteur, qui seraient alors contraints d’acheter une licence d’exploitation au détenteur. N’importe quel marchand se retrouverait dans l’obligation de disposer d’une extension représentant son secteur d’activité. Mais serait aussi dépendante de ce que son détenteur accepte de lui fournir une autorisation.

En clair, l’Icann a entre ses mains l’avenir du commerce en ligne.