En décembre 2011, au hit parade des extensions ayant enregistré le plus de noms de domaine on trouvait le .com devant le .net, le .de (Allemagne), le .uk (Angleterre), le .org et le .info. Un an plus tard, si le .com restait leader incontesté, l’extension allemande occupait maintenant la 2e place devant le .net. Ce changement au sommet de la hiérarchie du nommage n’avait surpris personne, tant le .de est dynamique depuis plusieurs années, porté par un réel engouement outre Rhin pour l’Internet en général, et l’identité Internet en particulier.
La surprise est venue de la 4e place, devant tous les autres, y compris une autre extension européenne portée par une vraie culture nationale de l’Internet, le .uk, un intrus venait de bousculer le classement, le .tk. Il s’agit de l’extension nationale d’un groupe d’îles proche de la Nouvelle Zélande.
Le territoire est pour le moins petit, puisqu’il occupe une surface d’environ 10 km² et compte quelques 1 500 habitants. Autant dire que niveau vente de noms de domaine, le potentiel commercial pouvait paraître assez limité. Jusqu’à ce que le gestionnaire du .tk eu l’idée lumineuse de proposer ses noms gratuitement, en échange de la présence sur les sites en .tk de bannières publicitaires.
Le succès est au rendez-vous. Les statistiques mondiales des noms de domaine de décembre 2012 montrent une croissance de 16,1 % pour le .tk… sur le dernier trimestre 2012 uniquement ! De quoi faire pâlir bon nombre de secteurs industriels.
Le modèle du .tk combine en fait deux systèmes. Les noms sont proposés gratuitement avec de la publicité, ou en mode payant sans pub. Sans surprise, c’est la première solution qui est plébiscitée. Le registre du .tk estime que 97 % de son parc est constitué de noms gratuits.
La réussite du modèle .tk va jusqu’à dynamiser l’ensemble du secteur des noms de domaine. En excluant le .tk, ce secteur a connu une croissance déjà enviable de 8,9% en 2012. Mais avec le .tk, ce chiffre de croissance devient explosif : 11, 8% !
Pas étonnant que d’autres soient tentés par le modèle gratuit. Le Mali et la République de Centrafrique, respectivement .ml et .cf en matière de nommage sur Internet, ont annoncé leur intention de proposer des noms gratuits.
Le Gabon (.ga) fait de même, l’extension est gérée par l’ANINF (Agence Nationale des Infrastructures Numériques et des Fréquences). Depuis le 3 septembre 2013, ce registre a décidé de proposer les noms se terminant en .ga gratuitement, sans limites de nombre par utilisateur, et sans restriction géographique.
"Le Gabon veut devenir un leader technologique en Afrique," affirme Cyriaque D. Kouma de l’ANINF. "En proposant des .ga gratuitement, nous aidons les sociétés et les particuliers du Gabon à développer leur présence et leur identité sur Internet."
On ne sera pas surpris d’apprendre que derrière l’initiative gabonaise, appelée "My GA" (mon GA), se trouve l’opérateur technique Freenom. Comme son nom l’indique, cette société s’est spécialisée dans les noms de domaine gratuits. Son premier fait d’arme ? Le .tk bien sûr !
"Freenom invite d’autres pays souhaitant redynamiser leurs extensions nationales à nous contacter," annonce la société par le biais d’un communiqué de presse. Il est certain qu’avec plus de 18 millions de .tk enregistrés à ce jour (à fin août 2013, la France comptait 2 652 702 noms de domaine enregistrés en .fr).
La tentation de la gratuité est grande mais relative. A cette offre alléchante, il faut toute fois préciser qu’un nom de domaine n’est jamais totalement gratuit. Cette opération commerciale ne prend pas en compte les frais d’administration, d’hébergement du site web (interface de gestion des paramètres, redirection, email, assistance, rappel des échéances etc.). Pour plus d’information rendez-vous sur domaine.fr.
Source : journal du net
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