Le boum a eu lieu à Paris lors du 32ème Sommet de l’ICANN en juin dernier.Ce sera d’ailleurs écrit dans les annales de l’internet, tout commel’invention du TCP/IP ou du DNS lui même. On se rappelera de cette réunionhistorique dans quelques années en disant qu’il y avait un "avant" et un"après" Paris. Seule une petite poignée de personnes sont aujourd’huicapable de se rendre compte réellement de ce qui est en train de se passeret c’est précisément pour cette raison et sur la demande de certains de mesconfrères journalistes que j’ai décidé d’écrire ce papier. La questionn’est pas tellement de se dire que la planète pourra faire un choix plusjudicieux dans un espace plus grand de catégorie de nom de domaine etd’extension, mais plutôt de se dire que l’évolution électronique depuis unejungle sans nom vers la civilisation du nommage est enfin engagée. C’estcomme si on disait que l’Irak allait devenir une démocratie dans 3 à 5 ans.Si cette affirmation nous fait malheureusement rire, il fera pleurer ungrand nombre de Cyber et Typosquatteurs. Ce fameux suffixe .com, le .fr ou encore le .eu ou le .info qui nous est impossible de s’approprier du fait de sa délégation et de sa gestion par un registre qui l’offre au grand public, va devenir le terrain oublié, l’espace de méfiance ou encore le signe même d’une présence délinquante des grandes marques. Que se passe-t-il lorsque les noms de domaine auront des extensions du type point food (.food), point vente (.vente), point chanel (.chanel) ou encore point CocaCola (.CocaCola) ?
Pour les deux premiers parexemple, rien en gros, vous serez affiché à la même enseigne. Ce seral’espace commun, 2ème classe du train de banlieue, la place debout dans lebus, la classe économique du charter le plus commun qui soit ou la tabledevant la porte d’un restaurant bondé où tout le monde passe et repasse enmanquant presque à chaque fois de renverser un verre ou deux... Bien surles plus beaux noms auront la meilleure place mais toujours aux mêmesendroits...
Pour les autres, ce sera le coin VIP, celui dont on doitmontrer patte blanche ou verte pour y accéder, celui qu’ils ne pouvaients’offrir jusqu’à présent sans se frotter aux voyous du réseau, avocatscompris moyennant des sommes virées dans des comptes bancaires obscurs,ce sera la classe business, la grande classe. Alors que la majorité de ces marques dépensaient dans compter des millions de dollars chaque année pour protéger leur espace de nommage en se jetant sur toute nouvelle extension, ils vont enfin respirer, faire des économies et desmalheureux chez les Cybersquatteurs.
Imaginez Danone, CocaCola, Chanel ouNike qui non seulement boycotteraient les extensions dites pro devenuspro-létaires mais qui plus-est vous diraient que tout site ayant un nom dedomaine qui se terminerait par autre chose que .Danone, .CocaCola ou encore.Chanel serait illicite, illégitime. Hop, un coup de balai à tout le restedes milliers voir des millions de variantes des noms de ces grandes enseignes. On aura dès lors des sites sous les noms www.Light.CocaCola] et non plus www.CocaColaLight.com ou .net. De même,il n’y aura plus besoin d’aller chercher toutes les extensions possiblepour bloquer Actimel car Danone se sera offert son propre espace VIP, latable à 100,000 dollars en moyenne par an, le [www.CeQueJeVeux.danone dont actimel fera partie des invités. Le cybersquatting touche majoritairement les enseignes à succès et qui dit succès dit moyens financiers pour s’offrir sa propre zone de nommage.
Dès lors, vous pourrez toujourstenter d’enregistrer yaourt.com ou .fr mais les internautes seront de plusen plus éduqués à aller vers la marque qui leur parle le plus. L’espace deconfiance sera l’extension de la marque même, incopiable, irreproductible,celle qui lui appartient. On pouvait jusqu’à aujourd’hui acheter desappartements, villas et commerces dans des emplacements existants, à partirde 2009, ce sera des terrains à batir que l’on pourra s’acheter afin d’y construire ce que l’on veut, comme on veut. Des accords seront passés avec les éditeurs de navigateurs comme Internet Explorer, Safari, Firefox ou leur équivalent dans le futur afin d’identifier (comme une clef SSL aujourd’hui pour les sites de paiement sécurisés) le site sur lequel vous surfez. Fini le phishing, fini le Cybersquatting...
Et aufinal, ce qui fera bien sur une carte de visite comme signe extérieur de richesse ne sera plus d’avoir une adresse bling bling sur les champsElysées mais se terminant par un point .SonNom
Sam Syamak Bavafa Pour Domaine.info