Alors que la réunion ICANN de Tunis a été l’occasion pour certains de présenter un projet d’association de ccTLDs de pays Arabes à la manière du CENTR européen, le cas de l’Irak est venu rappeler que le monde Internet doit parfois céder le pas devant le monde réel.

Pour mieux comprendre, un rappel historique s’impose : les sanctions prises à l’encontre du régime de Saddam Hussein après la guerre de 1991 empêchaient jusqu ?alors ce pays d’utiliser son ccTLD (le .IQ), pourtant dûment répertorié sur la base IANA depuis 1997 et délégué à la société Infocom (comme le .FR l’a été à l’AFNIC, par exemple). Suite à la fin du conflit en mai 2003, les sanctions ont été levées par l’ONU le 5 Juillet, ouvrant en théorie la voix à l’ouverture du .IQ pour le peuple irakien. Reste à savoir qui va être opérateur du registre  . En théorie, la société Infocom a, en 1999, signé un contrat avec la société américaine Millennium Inc (spécialisée dans les télécommunications et l’hébergement) pour que celle-ci reprenne la gestion du .IQ et que des noms de domaines puissent enfin exister dans cette zone. Las, alors que M. Asaad Alnajjar, américain d’origine irakienne et dirigeant de Millenium que nous avons rencontré à Tunis déclare avoir tout prévu et déjà installé serveurs et connectivité à Bagdad, l’ICANN ne reconnaît pas encore le contrat signé en 1999. Paul Twomey a publiquement déclaré que le dossier était une priorité mais que, pour l’instant, la demande de Millenium n ?était qu ?une parmi plus d’une douzaine d’autres ! Nul doute que cette question, éminemment politique, sera traitée avec le plus grand soin : même si elle n ?est sans doute pas prioritaire dans les tumultes actuels, l’arrivée de noms de domaine « nationaux » pourrait être un signal fort du changement.

Voir www.any-dns.com

JCV & SB